Anne Le Mée

La rivière

Performance - Films - Objets...

Film version I: Chapelle du Palacret, Saint-Laurent de Bégard. Parcours "Eosphères", exposition individuelle, dans le cadre du festival 373 d'Itinéraires Bis, 2013.

Vidéo-projection en triptyque, non sonore, 35 minutes en boucle.
Objets et productions liés au parcours du Gouët et de la Vilaine (Voir Fractale M)


Film version II: Centre Culturel le CAP, Plérin, 2013.

Non sonore, 20 minutes en boucle.


Film version III : Centre Culturel le CAP, Plérin, exposition individuelle, 2015.

Film sonore, 25 minutes en boucle.


En 2012, j'ai parcouru la rivière Gouët de sa source à son embouchure, en marchant dans le lit de la rivière ou en canoë quand je n'avais pas pied. Une petite caméra sur flotteur filait devant moi. Ce parcours s'est fait en une vingtaine d'étapes, à raison de 5 à 9 heures de marche à chaque fois. J'ai suivi systématiquement tous les méandres, et selon mes calculs, le Gouët fait 250 km au lieu des 45 km de la carte.
Les prises de vues ont donné lieu à trois films distincts en fonction des endroits où ils ont été présentés. Le choix et l'ordre des séquences montrées diffèrant selon les versions, de même que le mode de projection, il n'existe pas de film définitif.

Le film ne respecte pas toujours la chronologie des territoires traversés tout en s'acheminant néanmoins vers la fin géographique de la rivière.
Les "accidents de parcours" (objectif humide, caméra retournée, coincée, sons parasites, etc.) en font partie intégrante.
Le rythme des prises de vues est donné par le mouvement de l'eau: lent et paisible quand l'eau stagne, rapide et saccadé, parfois jusqu'à la nausée, dans les dénivelés et vagues.
Grâce au grand angle de la caméra et à sa proximité de la surface, tout s' agrandit: un ruisseau de un mètre de large en paraît cinq, le moindre rocher devient une montagne.

Ces films montrent un archétype de rivière occidentale (le nom n'apparaît pas dans les versions projetées), avec ses aménagements caractéristiques perceptibles à l'image. Tout est montré de manière égale, sans mise en scène : le bucolique de la jeune rivière, l'envasement et la pollution dans le port, les bateaux serrés, les biefs abandonnés, le barrage...déclinés depuis la surface en mouvement permanent, donnant le point de vue silencieux de la rivière elle-même.
Une approche intimiste et introspective de la rivière qui pose la question de notre relation réelle à ce milieu à la fois proche et méconnu.


FILM VERSION IV : Version internet: 8 minutes, sonore. Extrait: