Film version I: Chapelle du Palacret, Saint-Laurent de Bégard.
Parcours "Eosphères", exposition individuelle, dans le cadre du festival 373 d'Itinéraires Bis, 2013.
Film version II: Centre Culturel le CAP, Plérin, 2013.
Film version III : Centre Culturel le CAP, Plérin, exposition individuelle, 2015.
En 2012, j'ai parcouru la rivière Gouët de sa source à
son embouchure, en marchant dans le lit de la rivière ou en canoë
quand je n'avais pas pied. Une petite caméra sur flotteur filait devant
moi. Ce parcours s'est fait en une vingtaine d'étapes, à raison
de 5 à 9 heures de marche à chaque fois. J'ai suivi systématiquement
tous les méandres, et selon mes calculs, le Gouët fait 250 km
au lieu des 45 km de la carte.
Les prises de vues ont donné lieu à trois films distincts
en fonction des endroits où ils ont été présentés.
Le choix et l'ordre des séquences montrées diffèrant
selon les versions, de même que le mode de projection, il n'existe pas
de film définitif.
Le film ne respecte pas toujours la chronologie des territoires traversés
tout en s'acheminant néanmoins vers la fin géographique de la
rivière.
Les "accidents de parcours" (objectif humide, caméra retournée,
coincée, sons parasites, etc.) en font partie intégrante.
Le rythme des prises de vues est donné par le mouvement de l'eau: lent
et paisible quand l'eau stagne, rapide et saccadé, parfois jusqu'à
la nausée, dans les dénivelés et vagues.
Grâce au grand angle de la caméra et à sa proximité
de la surface, tout s' agrandit: un ruisseau de un mètre de large en
paraît cinq, le moindre rocher devient une montagne.
Ces films montrent un archétype de rivière occidentale (le
nom n'apparaît pas dans les versions projetées), avec ses aménagements
caractéristiques perceptibles à l'image. Tout est montré
de manière égale, sans mise en scène : le bucolique de
la jeune rivière, l'envasement et la pollution dans le port, les bateaux
serrés, les biefs abandonnés, le barrage...déclinés
depuis la surface en mouvement permanent, donnant le point de vue silencieux
de la rivière elle-même.
Une approche intimiste et introspective de la rivière
qui pose la question de notre relation réelle à ce milieu à
la fois proche et méconnu.
FILM VERSION IV : Version internet: 8 minutes, sonore. Extrait: