Anne Le Mée

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Perception = circulation d'eau

Immersion et vision unitaire du vivant

L’immersion se fait en temps réel et long, dans les lieux ou les phénomènes. Il s’agit la plupart du temps d’un travail de terrain, ancré sur un territoire et ses spécificités.
Cette étape est indispensable, car elle me permet de prendre conscience, c’est-à-dire, de réaliser une connaissance systémique: physique, sensible et intellectuelle. C’est le premier matériau de mon travail.
Cette immersion s’enrichit des liens avec des spécialistes de l’environnement au sens large: naturalistes, forestiers, hydrographes, géologues, biologistes...qui m’apportent leur savoir spécifique et avec qui je collabore souvent.

La durée du travail de recherche est conséquente: pour les sculptures comme pour les films, c’est en moyenne un à deux ans de travail. La sculpture Gastrula a, par exemple, nécessité trois ans de recherches.

Grâce à cette immersion longue et poussée, je métabolise littéralement le contexte; j’en fais partie, tout comme il devient une partie de moi. Toutes les évolutions ultérieures du travail prennent racine dans cette exigence.


Tout comme l’implication dans le réel est la prise en compte du sensible, les sculptures tiennent compte de la réalité physique des matériaux et des formes, qui résonnent physiologiquement.
Certaines sculptures produisent un Etat Modifié de Conscience caractérisé par les ondes cérébrales alpha. Il s’ensuit une synchronisation des deux hémisphères, un réajustement sur les besoins du corps, dans le moment présent et le silence intérieur.

Dans le contexte de mon travail, c’est la condition à partir de laquelle s’opère une reconnexion à la nature, passant par la réintégration d’une partie plus vaste de nous-mêmes.

En habitant et étant habitée par le vivant, je cherche à guérir une relation aliénée à la nature.
C’est aussi une tentative de restauration d’une mémoire holistique et ancienne, qui témoigne de la continuité sensible et biologique entre les êtres.

Une pensée écologique est avant tout une pratique de la reliance, et dans notre culture, de la métamorphose.


Eau…

L’eau, porteuse de vie, est un modèle d’intelligence.
Elle relie toutes les dimensions, tous les phénomènes vivants et leur expression.
L'eau étant littéralement porteuse de perception, elle est le chenal de la conscience.

Suivre le fil de l’eau, écouter son histoire c'est en même temps porter attention à la conscience humaine.

 

L'eau crée de réel par frottement