La demande pour cette résidence était dentrer en contact
avec les patients. Jai suivi des rendez-vous collectifs avec la psychothérapeute,
où souvent les patients exprimaient le désir de «sortir
de leur tête».
Le malaise psychique qui règne dans lenceinte de lhôpital
semble se matérialiser par une odeur résiduelle de médicaments
et de renfermé, telle une camisole invisible et omniprésente.
Ces constats amènent à l'élaboration de sculptures intégrant et diffusant des compositions olfactives. Leur appréhension correspond aux besoin des patients de sortir de leur tête, combinant la mise en action du corps (se pencher, toucher avec les mains, s'allonger, emboîter, déboîter, etc.) et l'olfaction. Au niveau neuronal, olfaction et souvenirs sont en corrélation immédiate, la mémoire étant d'autant plus stimulée qu'elle est activée dans une action corporelle.
Les compositions olfactives respectent les règles de la parfumerie, avec l'utilisation de notes de tête, de cur et de fond. La dominante des notes dans la composition correspond à la forme des sculptures en même temps qu à laction induite.
Les compositions trouvent leur origine à la fois dans les plantes présentes dans le parc et dans huiles essentielles de la pharmacopée de lhôpital. Les sculptures sont réalisées à partir de planches de chêne et de hêtre issues darbres du parc et stockées depuis des décennies dans les locaux techniques.
La proposition Head Off étant activée par laction et
le sens olfactif comme une réponse in situ aux besoins sensibles
et sensoriels des patients, les images de linstallation constituent
ici un témoignage lacunaire.