Les réflexions des lumières du port sur leau produisent
des formes lumineuses ondoyantes et envoûtantes, accompagnées
par les vagues sonores de bruits portuaires ralentis et non-identifiables.
Les images proviennent de deux ports éloignés filmés
avec deux technologies différentes: les images de Baltchik ont été
enregistrées en analogique, celles du port du Légué en
numérique. Leur assemblage ne triche pas sur la différence de
rendu et de qualité si bien que leffet produit des images qui
semblent alternativement macro- et microscopiques, évoquant aussi bien
des billes métalliques au rythme saccadé quune hélice
dADN en mouvement.
Labsence dhorizon, le fond sombre donnent à leau
une verticalité renforcée par les armoires qui encadrent la
projection. Fermées, uniformément noires et brillantes, elles
évoquent des mémoires inaccessibles. Leur surface réfléchissante
prolonge les lumières du film, qui émane ainsi dans une troisième
dimension.
Lensemble est hypnotique, et lentement, provoque un état dattention
modifié: par une immersion dans cet infini liquide et obscur sopère
une purge sensitive des images du jour.
Extrait